Pleins feux sur les stagiaires : Entrevue avec Ji Won (Melissa) Kang

Tuesday, Juillet 30, 2024

Peux-tu nous parler de toi en un ou deux paragraphes? Comment t’appelles-tu et quel est ton domaine d’études? D’où es-tu originaire? Quel était ton métier de rêve quand tu étais enfant? Quelle est ton activité préférée en dehors de l’école ou du travail? 

Je m’appelle Ji Won (Melissa) Kang et je suis candidate au doctorat à l’École de santé publique de l’Université de Waterloo. Mes recherches portent sur l’épidémiologie, le vieillissement, la santé cognitive et les déterminants sociaux de la santé. J’ai toujours voulu travailler dans le domaine de la santé, mais il m’a fallu un certain temps pour trouver ma voie. Pendantmon parcours, j’ai étudié les sciences de la vie et les sciences médicales à l’Université de Toronto, la réadaptation et l’ergothérapie à l’Université Western et la santé publique à l’Université de Waterloo. J’ai réalisé des recherches quantitatives et qualitatives et j’ai travaillé dans des laboratoires de travaux pratiques en biologie moléculaire et cellulaire. J’ai également travaillé auprès de populations jeunes et âgées dans des établissements de santé mentale, des établissements de soins de longue durée et des centres de réadaptation. Grâce à ces expériences multidisciplinaires, j’ai découvert ma véritable passion, l’épidémiologie. Je viens de London, en Ontario, et j’adore la décoration intérieure, la randonnée, la recherche d’aubaines dans les magasins d’antiquités et le temps passé avec mon chat, Yoru. 

Qu’est-ce qui t’intéresse dans l’ÉLCV? 

J’aime que lÉLCV soit une base de données nationale continue qui suit des milliers de Canadiens sur plusieurs périodes. Grâce à cette structure, je peux effectuer des analyses de régression longitudinale et examiner l’évolution de diverses variables d’exposition et de résultats. LÉLCV me procure unéchantillon beaucoup plus important que celui que j’aurais pu créer moi-même, et elle contient desanalyses de biomarqueurs diversifiées qui me fournissent une multitude de sélectionsde covariables à analyser. 

Quel type de recherche fais-tu avec les données de l’ÉLCV? As-tu publié les résultats de tes recherches? Si oui, qu’as-tu découvert (en termes simples)? 

J’ai mené une étude explicative séquentielle à méthodes mixtes sur les effets de différentes combinaisons d’isolement social et de solitude (c’est-à-dire pas d’isolement ni de solitude, isolement social seulement, solitude seulement, isolement et solitude à la fois) sur la mémoire chez les personnes d’âge mûr et les personnes âgées. Le volet quantitatif de cette étude a été publié dans les Archives of Gerontology and Geriatrics. Jy ai défini l’isolement social et la solitude comme des concepts connexes, mais distincts : l’isolement social se produit lorsqu’une personne entretient objectivement peu de liens sociaux (par exemple, un petit réseau social, de rares activités sociales, ne pas être marié, être à la retraite, vivre seul), tandis que la solitude désigne l’impression subjective d’avoir peu de relations sociales. Leprincipal résultatque j’en ai tiré, c’est que les personnes qui vivaient à la fois de l’isolement social et de la solitude connaissaient la plus grande perte de mémoire, suivies de celles qui ne vivaient que de la solitude, puis de celles qui éprouvaient seulement de l’isolement social. Ainsi, la solitude aurait plus de répercussions sur la mémoire que l’isolement social seul. Ilest donc important de prêter attention à ce que l’on ressent pour protéger sa mémoire. 

Quelle est la chose la plus intéressante ou la plus surprenante que tu as apprise en travaillant avec l’ÉLCV? Comment crois-tu que l’ÉLCV t’aidera à grandir en tant qu’étudiante ou en général? 

J’ai été emballée de constater que mes recherches sur l’isolement social et la solitude résonnaient auprès d’un si grand nombre de personnes. Depuis qu’il a été publié, mon travail a été diffusédans Newsweek, CNBC, EurekAlert!, de même que dans les sites d’information de lÉLCVet de l’Université de Waterloo. J’ai également donné des entrevues à des journalistes de la Presse canadienne et du Waterloo Region Record, qui les publieront sous peu. Je suis ravie que mes travauxsoient transmis à un public mondial. 

Mes recherches à l’aide des données de l’ÉLCV se sont révéléesune excellente occasion de parfaire mes compétences des logiciels statistiques comme SAS et R. J’ai utilisé divers types d’analyse, y compris les modèles de régression linéaire, les modèles linéaires à effets mixtes, les modèles diagnostiques, les analyses des biais d’attrition, les analyses des probabilités de transition et les analyses univariées, bivariées etmultivariées, à partirde données complètes sur les cas, de toutes les données disponibles et des ensembles de données à imputation multiple. 

À ton avis, quelle sera l’utilité des résultats de l’ÉLCV pour toi ou pour d’autres? 

Mes résultats pourraient contribuer à améliorer les politiques et les interventions conçues pour stimuler la santé cognitive et lutter contre l’isolement social et la solitude. Ils pourraient se traduire par l’élaboration d’approches plus ciblées des divers facteurs de risque d’isolement social et de solitude, plutôt que par un simple intérêt pour l’augmentation de la fréquence des interactions sociales. Par exemple, on pourrait donnerdes conseils aux personnes qui éprouvent des problèmes conjugaux, fournir un soutien par les pairs aux personnes isolées et seules à cause d’une maladie chronique ou du stress des proches aidants, ou aider les personnes endeuillées. 

As-tu une idée du genre de travail que tu aimerais faire après tes études? 

J’aimerais devenir épidémiologiste et continuer d’analyser les grandes tendances en matière de santé dans diverses populations. Je veux aussi participer à la conception de systèmes et d’enquêtes de surveillance épidémiologique et à l’évaluation des programmes de santé et de recherche en place afin de déterminer les secteurs à améliorer. 

Au-delà de ton expérience professionnelle, qu’est-ce que l’ÉLCV t’a apporté? 

L’ÉLCV m’aapporté la souplesse de travailler à distance et d’ainsi passer plus de temps avec ma famille et mes amis, ce dont je suis profondément reconnaissante. Au cours de la deuxième phase qualitative de ma recherche, j’ai réalisé des entrevues avec des personnes de divers milieux démographiques. Grâce à cette expérience, j’ai amélioré mes aptitudes à la conversation et ma capacité de tenir compte de divers points de vue. J’ai aussi acquis beaucoup de connaissances sur la visualisation et la transmission des données, ainsi que sur les concepts statistiques et épidémiologiques, ce qui a non seulement stimulé ma confiance en moi, mais m’a également convaincue que, quand on le veut vraiment, on peut accomplir beaucoup de choses.